Pourquoi Apple ? ∞
technologie
Fasciné par la programmation informatique, cela fait 20 ans que je me passionne pour l’histoire de l’informatique et aux mécanismes de ses logiciels. Je crois que je devrais éternellement me justifier sur mes prises de position ! Parmi les débats, il y a celui d’être pour ou contre Apple.
J’aime et j’utilise les produits Apple. Pourquoi ? La vraie raison c’est que sur Apple je ne retrouve nulle part ailleurs l’expérience que leurs produits me procurent. Et pourtant... ça n’était pas acquis. En effet, j’aime la technologie et Apple bride pas mal. D’abord sur MS-DOS, puis sur Windows j’ai acquis et compris la philosophie Apple que fin 2010. C’est vous dire que c’est récent. Trois ans que j’apprends à redécouvrir un ordinateur personnel, et trois ans que je renouvelle le plaisir de bosser en informatique. Ma conclusion d’aujourd’hui c’est de préférer les produits Apple à bien d’autres.
Explications.
Oui, mais Apple c’est fermé...
Les gens qui me disent qu’Apple est fermé me font rager, car ils ne mesurent pas l’étendue de leur propos. De nos jours toute l’industrie informatique repose sur tout un tas de normes et de standards. Les produits Apple utilisent du matériel largement exploité par ailleurs, et les logiciels reposent sur librairies et des outils présents sur toutes les plateformes. Dire qu'Apple est fermé est donc tout simplement faux.
La véritable valeur d’Apple c’est de concevoir un écosystème homogène et stable. La firme n’est pas la championne des techniques de développement ou des derniers trucs technologiques de la mort qui tue et qui ne servent à rien. Effectivement si elle introduit des innovations technologiques c’est au compte-goutte. Par contre, ce qu’elle conçoit ça fonctionne et en général même très bien. Et donc quand on me rétorque toujours les mêmes âneries sur Apple, j’ai envie de poser la question suivante : de quoi avez-vous besoin ? D’un ordinateur pour passer votre temps à bidouiller et installer plein de trucs ? N’avez-vous pas plutôt besoin d’un ordinateur pour travailler et faire l’essentiel de votre activité ? Vous achèterez une voiture pour mettre les mains dans le cambouis ? Ce n’est pas plutôt pour sortir ? Je ne prétends pas que sur les autres systèmes on ne peut pas travailler, je dis simplement que les arguments des détracteurs ne sont pas bons.
Prenons OSX par exemple. Il s’agit du système d’exploitation d’Apple, l’équivalent de Windows ou d’une distrib basée sur GNU/Linux. Justement, tout comme le noyau Linux, OSX fait partie de la famille des systèmes de type UNIX. Le système s’appuie donc sur des standards déjà bien éprouvés et fonctionnels. Et j’en veux pour preuve : sur Mac, soyons clairs, il est possible d’installer quasiment tous les logiciels qu’on trouve sur GNU/Linux. Certaines librairies d’OSX sont même open source. Et même s’il n’y pas tout le catalogue applicatif de Windows, il existe tout ce qu’il faut pour travailler dans des conditions plus qu’agréables.
En ce qui concerne l’activité mobile, iOS repose sur les mêmes principes qu’OSX. Android quant à lui, est également une distrib GNU/Linux. Il est donc par essence, pareil qu’iOS. Et pourtant... si je devais le comparer à iOS... Pour moi il n’y a pas photo ! En terme d'usages, iOS est bien plus efficace qu’Android ! Dans le marché de la téléphonie mobile, bon nombre de personnes ne jurent que par la taille des écrans ! Faudrait-il comprendre que ces personnes soient complexées ? Dans tous les cas, heureusement qu'Apple n'est pas Samsung ! Elle semble se poser les bonnes questions et privilégier les usages à la technologie brute sans raison. Exemple avec les interactions entre l’homme et la machine.
Un peu de finesse dans ce monde de brutes
Sommes-nous des êtres humains sans cerveau ? Vivons-nous dans un monde sans loi et sans code ? Sans émotion ? Notre corps est une machine très complexe qui a son propre mode de fonctionnement et les interfaces doivent en tenir compte. Prenons par exemple les menus des sites web. N'avez-vous jamais remarqué qu'on ne trouve en général pas plus de 7 menus sur les sites ? Pourquoi 7 ? Tout simplement parce que notre mémoire à court terme ne retient pas plus de 7 éléments. C'est aussi simple que ça. Et dans le cas où ils y en auraient plus à présenter, on les regroupe par catégorie, histoire de fournir un repère à l'utilisateur.
Également, chacun d’entre nous possède son propre référentiel, sa propre expérience de vie. Si pour la plupart des gens, la couleur rouge signifie l’interdiction ou l’erreur, peut-être que pour d’autres cultures cela aurait un tout autre sens ? Que signifie pour vous un bouton avec une disquette en guise d’icône ? Un bouton d’enregistrement ? Pourquoi pensez-vous cela, alors que franchement vous voyez encore des disquettes en circulation ? Les plus jeunes d'entre nous n'en ont même jamais vu. Donc pourquoi est-ce encore utilisé ?
Ce qu'il faut comprendre ici c'est qu’à travers l’utilisation d'un logiciel, l’utilisateur vit une expérience. Une alchimie s’opère entre sa façon de fonctionner, son expérience et l’ordinateur. Cette expérience utilisateur doit être la plus adaptée possible et c’est pour y arriver qu’il est question ici de la notion d’ergonomie. La qualité d’un logiciel doit pouvoir se mesurer également à travers cette notion.
De l’ergonomie que diable !
L’ergonomie n’est pas seulement une question d’apparence. Comme je l’ai dit précédemment, nous sommes des machines. Une mécanique bien huilée, mais qui est régie par des lois physiques. Sans être exhaustif, en ergonomie il existe plusieurs théories et modèles (cf. Modèle du processeur humain). Par exemple, des formules calculent le temps nécessaire pour sélectionner un élément graphique sur son ordinateur avec sa souris. Soyons méthodiques et détaillons.
Pour sélectionner un objet quelconque, l’utilisateur doit :
- prendre sa souris ;
- réfléchir à ce qu’il veut faire ;
- donner l’ordre à sa main : "bouge la souris" ;
- déplacer son curseur jusqu’à l’élément ;
- donner l’ordre à sa main de cliquer ;
- cliquer.
Et tout ça en quelques centièmes de secondes.
L’ergonomie veut faciliter ces opérations et coller le mieux à l’utilisateur. Pour y arriver, un des moyens serait de réduire le temps d’exécution de cette tâche. Or, il se trouve qu’augmenter la taille de l’objet cible peut faire l’affaire. En effet, la zone de sélection étant plus grande, l’utilisateur y arrive plus rapidement et peut sélectionner plus facilement. Toutefois, une autre technique consiste à agrandir artificiellement cette zone de sélection sans toucher à l’aspect graphique de l’objet. Comment ?
OSX
Prenons l’exemple du menu qui se trouve bloqué en haut de l’écran d’OSX. Pourquoi diable Apple a positionné ce menu là-haut ? Et pourquoi pas comme Windows sur chaque fenêtre ? Tout simplement, pour augmenter artificiellement la zone de sélection du menu ! Le fait de placer le menu dans un coin de l’écran va bloquer, virtuellement, le déplacement de la souris sur le bord de l’écran. Ce blocage va faciliter la sélection du menu. A contrario, sur Windows les menus se trouvent en haut des fenêtres. La souris n'étant pas bloquée, la sélection est plus difficile. L’utilisateur doit choisir l’élément et ne pas sortir de la zone de sélection pour pouvoir cliquer correctement sur le menu.
Un autre exemple flagrant est le menu « Dock » d’OSX. En effet le système agrandit les icônes au passage de la souris afin de faciliter la sélection ! Autant de petites choses qui ont leur importance. Les produits Apple regorgent de ces petits détails qui changent la vie... et pas seulement sur l’ergonomie. Je pourrais également citer l’importance qu’accorde l’entreprise à la typographie.
Petit à petit les autres éditeurs introduisent ces notions d’ergonomie. Mais ils sont encore loin de produire la qualité Apple, car les 3/4 n’ont tout simplement pas le sens du détail. C’est un fait.
Le mot de la fin
Pour finir, si Apple rencontre tant de succès, c’est parce qu’en plus d’un plan marketing bien rodé, elle propose une expérience unique. Expérience rendue possible par le souci du détail, par une ergonomie optimale de ses logiciels et surtout parce qu’elle propose un système cohérent. Tout le secret d’Apple repose dans la révolution. Non pas la révolution technologique, mais la révolution des usages. L’iPhone en est un exemple. On peut ne pas aimer. Mais on ne peut pas ignorer cette force qui aujourd’hui, alors que le marché du PC est en plein déclin, renforce la position d’Apple dans le paysage de l’informatique.
Ce qu’on reproche à Apple est en réalité sa plus grande force.